CONTRE LE SUICIDE HOMEOPATHIQUE DE LA DIRECTION
Notre lutte pour que soit respecté le droit dans notre entreprise a franchi une nouvelle étape. Après la grève du 11 octobre 2007 (plus de 50% de tous journalistes, plus de 90% des journalistes de Marseille), après la motion de défiance (58 signataires) que nous avons déposée et face à une aggravation de la situation tant sociale (des salariés) qu'organisationnelle (de l'entreprise), nous avons décidé de nous engager dans une auto-médiatisation de nos actions, ainsi que dans une reflexion qui ouvre le chantier de l'avenir. Cela passe par le débat, la transparence et la responsabilisation.
« C'est se tirer une balle dans le pied ! », hurlent nos dirigeants qui pensaient avoir soufflé le mouvement des salariés en vaines paroles depuis un an. « Payer les salariés à la convention collective, c'est tuer le journal », s'alarment-ils pour effrayer ceux qui ne savent plus sur quel pied danser.
Or, la réalité est tout autre. Nos actions comme nos revendications n'ont rien de suicidaire.
Au contraire. Il s'agit de mettre fin au suicide homéopathique mis en place par la direction elle-même (probablement totalement involontairement) et qui nous mène à disparaître à plus ou moins brève échéance, si rien ne change.
Si l'on s'en réfère à ces trois intentions affichées par le président Sarkozy dans le cadre de ses états généraux de la presse (favoriser le rassemblement des médias en groupes, donner des subventions d'Etat en fonction des résultats, accentuer la dépendance des médias aux annonceurs), nous pouvons craindre que notre journal tel qu'il fonctionne aujourd'hui, ne sorte pas renforcé de la réforme à venir...
« D'opinions » nous devons le rester, libre et « indépendant » aussi. Mais au prix d'un radical changement de fonctionnement et d'une révolution interne dans son organisation, comme dans son contenu. Il nous faut remplacer cette image ringarde par celle d'un journal novateur, en phase avec les nouveaux modes de consultations des médias, et les nouveaux lecteurs, plus jeunes.
Innover. Cela ne pourra se faire dans l'actuel état de précarisation des salariés du journal. Les lois doivent être respectées, le code du travail appliqué.
Comment financer cela ? Comme tous les journaux, nous devons vendre plus, ce que Paul Biaggini (directeur de la Marseillaise) a récemment expliqué aux « amis de la Marseillaise » de Port Saint Louis du Rhône. Pour vendre plus, innovons, ne restons pas sur une conception défraîchie de la Presse Quotidienne Régionale. Et commençons par respecter les employés du journal.
Le SNJ-CGT La Marseillaise