Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Un Canard plein d'envie !
Archives
18 mai 2011

Médias et affaire Strauss-Kahn : Du pinacle au pilori

Le traitement de l’affaire Strauss-Kahn interpelle à nouveau la profession de journaliste.

Il n’est pas question de minimiser l’impact de l’affaire sur la vie politique française, ni sur le fonctionnement du FMI ; néanmoins, on peut s’interroger sur le déluge de prétendues informations déversées par tous les médias.

Certains commentateurs n’hésitent pas à affirmer haut et fort qu’ils respectent la présomption d’innocence, tout en multipliant les détails faisant de Dominique Strauss-Kahn un coupable avéré.

Certaines directions de grands médias n’hésitent pas à envoyer des journalistes vedettes « poireauter » sous la pluie devant l’entrée de l’hôtel « où a eu lieu le crime ». Quelles informations pouvaient espérer les journalistes ? Aucune.

Le traitement de l’affaire Strauss-Kahn tourne dans certains médias au voyeurisme.

Ce sont les grands médias qui avaient « élu » M. Strauss-Kahn avant même 2012 qui ont la dent la plus dure pour leur ex-champion et qui, en retournant leur veste, font de l’affaire un événement à grand spectacle pour créer de l’audience.

Ce déluge autour de sa personne n’est que le résultat de la « pipolisation » de la vie politique que Dominique Strauss-Kahn a, lui aussi, largement contribué à alimenter. Entouré d’une pléthore de communicants, il a laissé multiplier les signes laissant penser qu’il serait candidat à l’élection présidentielle de 2012, donnant la priorité aux petites phrases et petits signes dont se repaît la presse aujourd’hui plutôt que de présenter un programme s’attaquant à la crise de l’emploi et des salaires, au mal-vivre de couches de plus en plus nombreuses de la société, à la réindustrialisation du pays, à une information libérée du poids des grands groupes industriels liés aux cercles dirigeants etc.

Au fond, Dominique Strauss-Kahn prend comme un boomerang cette pipolisation qui l’a porté au pinacle et qui aujourd’hui le cloue au pilori.

Le risque est de plus en plus grand de voir les citoyens se détourner des médias qui confondent information et spectacle  et pour qui politique rime avec "starisation".

Le SNJ-CGT tient à mettre en garde les journalistes contre cette surexploitation de cette affaire et les appelle à respecter à la fois la présomption d’innocence et la mesure dans son traitement. Il les appelle aussi à traiter avec discernement les prises de position de certains politiciens de droite qui ne sont pas en reste en matière de scandale.

Le SNJ-CGT met aussi en garde contre cette exploitation des prétendus sondages qui ne tiennent compte que des personnes et non des programmes.

La future élection présidentielle mérite mieux qu’une compétition entre des « écuries » de personnalités ; la profession de journaliste faillirait à son rôle si elle ne traitait pas en priorité des choix de société présentés par les candidats.


Publicité
Commentaires
Un Canard plein d'envie !
Publicité
Derniers commentaires
Publicité