Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Un Canard plein d'envie !
Archives
13 novembre 2008

LA COOPERATION SEULE VOIE DE SORTIE PAR LE HAUT

KooperationLe Directeur général de l'entreprise vient de faire parvenir un courrier aux responsables syndicaux du SNJ-CGT dont les salariés peuvent évaluer la teneur. Cette première réaction officielle arrive un mois après le lancement de ce blog. En résumé, aux yeux de la direction, l'action syndicale a pour but de saper les assises du journal.
Dans ce courrier, les responsables syndicaux sont qualifiés de traîtres, de menteurs et de lâches. Ils dérogent à la déontologie élémentaire, ne participent pas à l'effort pour la conquête de nouveaux lecteurs, se plaignent du manque de transparence financière alors qu'ils disposent de tous les éléments pour avoir un regard clair et précis sur la gestion.
Après avoir crié à l'absence de proposition du SNJ-CGT, la direction formule un agrégea de propositions qui donne l'apparence d'une ouverture sans rien changer à la situation.
Le problème n'est pas de mettre la direction face à une impasse. Il est de s'engager dans de nouvelles dynamiques, où les journalistes et tous les salariés qui le souhaitent, entrent en dialogue avec les responsables pour élaborer un projet d'avenir sur de nouvelles bases.
La mise en relation exige du temps et du souffle pour être productive. Elle diffère de la pratique courante qui consiste, pour les responsables, à payer et auditionner des experts pour se faire une opinion en tenant les salariés à l'écart.
Le temps des belles paroles, des embrouilles politiciennes et des promesses d'avenir meilleur, est révolu. Il est urgent de s'engager dans des échanges approfondis pour réinventer l'organisation et le modèle économique de l'entreprise. L'élaboration du budget 2009 doit aller dans ce sens, même si cela ne va pas de soi, passe par des tensions et mobilise beaucoup d'énergie et de bonne volonté. C'est pourquoi le courrier du DG et l'AG du personnel qui doit se tenir à la demande de la direction à Marseille, sans la moindre concertation, ne peuvent rien changer. Personne ne souhaite assister à une nouvelle messe et tout le monde connaît le sermon par cœur.
L'organisation économique de notre entreprise s'est autonomisée du PC en imposant à ses salariés la contrainte d'une nouvelle forme d'organisation basée sur une croissance limitée, la centralisation des décisions, la culture du secret et la précarité des personnels.
En réalité, les rouages de l'entreprise restent toujours assez mystérieux.
Le recours à un expert-comptable est une avancée qui fait suite à la pression du syndicat.
Mais il faut aussi rappeler qu'un expert intervient comme conseiller, au nom de ses compétences qu'il met logiquement au service du pouvoir. Un expert n'explique pas les choix de gestion. Interrogé sur les composantes précises du chiffre d'affaire, l'expert nous a déclaré que la direction avait mis son veto sur ces informations.
Le temps perdu par la direction est dommageable, mais la montée en conscience des salariés est irréversible et continuera de faire son chemin. Les dirigeants doivent maintenant faire savoir s'ils sont prêts à relever le défi d'avenir ou pas.
Compte tenu des difficultés de l'entreprise à assumer ses obligations sociales, l'avenir passe inévitablement par un vrai dialogue, des actions concrètes immédiates et la participation des représentants des salariés au contrôle de gestion.
Cela passe notamment par la signature des accords d'entreprise qui sont restés lettres mortes ; l'accord d'entreprise sur le droit syndical et la concertation sociale (1) proposé par le SNJ- CGT le 26 octobre 2007, et celui sur les Droits d'auteurs (2) proposé le 25 septembre 2008.
Cela passe également par un signe concret en direction des salariés, soit une augmentation des salaires des journalistes de 7,5% en janvier 2009 et 7,5% en Juillet de la même année pour un coût global estimé à 375 000 euros sur l'exercice 2009.
Les revendications salariales des autres personnels payés en dessous du seuil légal sont aussi à prendre en compte. Le SNJ-CGT a fait à ce sujet plusieurs demandes aux élus Filpac-CGT du CE sans résultat à ce jour…
L'ouverture de perspectives passe surtout par un choix clair et motivé d'inscrire l'entreprise dans le droit. C'est en posant cette transformation comme un objectif prioritaire et fondamental que les responsables de l'entreprise pourront s'inscrire dans l'avenir. Non comme le fait le DG, en hypothéquant l'augmentation de salaire aux résultats de l'entreprise dans son organisation actuelle ; plus de soixante ans d'existence n'y ont pas suffi.
Dans l'ensemble, les employés ont la vision que leur a donnée la direction. Celle d'une entreprise en danger, sans ressources pour satisfaire la moindre amélioration de leur condition de travail, sans avenir professionnel, sans moyens pour s'adapter aux évolutions. Pourtant, l'examen financier de la situation de l'entreprise ne confirme pas cette vision qui maintient les salariés dans l'insécurité.
L'engagement du respect des droits des salariés est une question pivot pour mobiliser l'énergie du personnel qui fait aujourd'hui défaut. Les dirigeants devraient comprendre que le respect donne de la valeur à l'entreprise. C'est aussi à ce prix que le journal peut renouer avec sa vocation de gauche.
La démarche du SNJ-CGT la Marseillaise n'a pas pour objet de saper les assises du journal, mais de les reconstruire dans l'environnement d'aujourd'hui. Bien au contraire, elle propose de sortir d'un système replié sur lui-même s'appuyant sur des interprétations réductrices qui empêchent les articulations avec l'environnement économique d'aujourd'hui.
L'ouverture appelée par les journalistes implique de remettre en cause les concepts employés pour développer la valeur de l'entreprise. Elle suppose de redéfinir des objectifs avec les différents services de manière transversale, de redéployer les investissements et de bâtir un plan de formation professionnelle qui valorise la compétence des salariés.
Nous devons aujourd'hui évaluer ensemble l'efficacité de notre organisation, sur la base de ses possibilités et notamment celles de la rédaction et des ventes largement sous-évaluées. Il faut nous interroger sur les possibilités de satisfaire nos lecteurs tout en élargissant notre lectorat. A l'heure où les budgets publicitaires vont se réduire durablement, il nous revient de savoir vendre le journal avec profit et d'autre part, de valoriser son utilité pour la société.


Jean-Marie Dinh élu SNJ-CGT au CE de La Marseillaise
et Nicolas Ethève, secrétaire du SNJ-CGT La Marseillaise



(1). L'accord d'entreprise sur le droit syndical et la concertation sociale.

Cet accord affirme l'intérêt que portent la Direction et les Organisations syndicales tant à la reconnaissance et à l'importance du droit syndical au sein de l'entreprise qu'à la promotion d'un dialogue social de qualité, permanent et responsable. Il réaffirme que les deux parties ont pleinement conscience que le droit est l'un des vecteurs d'expression des intérêts des salariés de l'entreprise et un facteur de régulation des rapports sociaux au sein de ce dernier.

La Direction et les Organisations syndicales signataires confirment qu'il convient de mettre en place des règles de fonctionnement claires et applicables, définies d'un commun accord et reconnaissent la nécessité d'adapter à l'évolution de l'entreprise les moyens mis à disposition des Organisations syndicales et des Instances représentatives du personnel pour remplir leurs missions dans le respect des droits et devoirs de chacun des partenaires.

Les parties signataires soulignent notamment leur attachement au double principe de transparence et de confiance. A cet effet, elles conviennent qu'un dialogue social constructif ne peut s'établir que sur la base d'informations suffisamment partagées.

(2) Accord d'entreprise droit d'auteur.

Cet Accord a pour objet de déterminer les modalités de cession des droits relatifs à la réexploitation des oeuvres, par communication publique, par représentation et/ou reproduction sur support papier, par Diffusion On-Line et par diffusion Off-Line et de fixer, pour cela, les modalités de rémunération des journalistes et auteurs.

Les parties sont inspirées par le souci de simplifier les modalités de rémunération et de cession des droits, tout en assurant une rémunération équitable des auteurs, de manière à assurer le développement de l'activité.


Publicité
Commentaires
A
... Fera notre force. Merci ça fait plaisir de se sentenir soutenus!!! Est-ce une invitation à vous rejoindre??? Si nous pouvions partager nos soucis, ils seraient bien moins lourds!!!
F
Nous tenons à vous faire part de nos observations suite à votre nouvelle lettre parue sur votre blog.<br /> <br /> 1) l'AG n'a jamais été décidée à la demande de la direction, mais a été décidée par les syndiqués FILPAC CGT présents à notre réunion du 6 novembre 2008. Comme vous, nous savons prendre nos responsabilités quand il le faut.<br /> 2) Nous n'avons jamais été saisi officiellement par vous concernant les revendications salariales des employés et des ouvriers du livre. <br /> 3) Aucune concertation n'a eu lieu quant à la création du blog que vous avez lancé. Chacun prend ses responsabilités. Pour ce qui nous concerne nous avons décidé en toute indépendance de provoquer une assemblée générale de l'ensemble du personnel le lundi 24 novembre 2008 à 15h pour l'informer de la situation que vous avez ainsi créée et de celle du journal.<br /> <br /> Salutations syndicales<br /> <br /> LES ELUS FILPAC CGT
Un Canard plein d'envie !
Publicité
Derniers commentaires
Publicité