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Un Canard plein d'envie !
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7 juillet 2010

Le Monde indépendant de qui ?

Le trio BNP (Bergé, Niel, Pigasse) a obtenu un vote en sa faveur du Conseil de surveillance LMPA le 28 juin. Auparavant  la majorité des actionnaires internes (hormis l'Association Hubert Beuve-Mery) avait voté pour cette option de recapitalisation proposée par l'homme d'affaire Bergé, le banquier  Pigasse (banque Lazard) et Niel, le patron de Free.

Cette montée au capital de la banque Lazard ne sonne-t-elle pas le glas de l'indépendance du Monde et du groupe?

La SRM a estimé que seul l'attelage BNP va "incarner la continuité et l'indépendance des journaux du groupe". Illusion ou solution du moindre mal après les pressions exercées par l'Elysée sur la Direction du Monde en faveur d'un autre groupe de repreneurs? 

L'offre BNP soulève  quoiqu'il en soit bon nombre d’interrogations

Pourquoi d'abord cette soudaine envie de BNP de recapitaliser le Monde à part égale? Quelles garanties ont les syndicats et les salariés sur les promesses de maintenir les entités d'un groupe avec les personnels, de maintenir les accords d'entreprise, de préserver l'indépendance rédactionnelle par le biais d'une fondation?

L'offre BNP  ne doit se concrétiser que dans les trois mois. Mais d'ici là, quid du projet industriel des repreneurs, de la stratégie pour l'imprimerie, des projets éditoriaux des relations avec le MIA, du rachat des ORA, du pôle d'indépendance  et de la gouvernance du groupe?

Quant aux actionnaires externes: quelle sera l'attitude de Prisa dans cette affaire, sachant que son PDG n’a peut-être pas dit son dernier mot pour formuler une nouvelle offre. Celle-ci pourrait peut-être intervenir en septembre si les négociations de cet été n’aboutissaient pas.


Détenant 17% du capital du Monde LMSA, 34% du Monde multimédia et le
JDD qui reste une charge de travail importante donnée à l’imprimerie du Monde, le rôle de Lagardère risque d’être déterminant. Exercera-t-il son droit de nuisance à la recapitalisation du groupe ? Empochera-t-il un gros chèque pour sortir du jeu ? L’été nous éclairera sur les intentions de chacun.

Mais la crise actuelle n'est pas née soudain dans un ciel serein


Elle est le résultat d'une politique de fusion-acquisition aveugle au cours des dernières années parallèlement à l a montée  de l'influence d'Alain Minc, aujourd'hui conseiller de l'ombre de l'Elysée (affaire de la suppression de la publicité à France TV au profit du groupe Courbit). Elle est aussi le fruit de la gestion catastrophique des managers du journal dont les salariés du groupe -seule variable d'ajustement- ont fait les frais.

 

Plus globalement, ce que vit Le Monde est le reflet de ce qui menace la presse française malade du système économique. Mais aussi  de la volonté  politique du pouvoir en vue des échéances de 2012 de mettre la presse écrite et audiovisuelle sous influence.

Face à cette situation le SNJ-CGT appelle les personnels à rester vigilants car rien n'est réglé sur le fond.

 

Pour la CGT il n'est pas question de signer un chèque en blanc à qui que ce soit et à ne pas croire les yeux fermés aux promesses au risque  d'être des victimes consentantes de semeurs d'illusions.

Car aujourd'hui clairement l'indépendance du groupe est menacée


Pour la CGT, il est temps de faire vivre au Monde comme ailleurs l'indépendance des rédactions face aux actionnaires et faire que les journalistes reconquièrent enfin l'information avec les citoyens-lecteurs.


Cette revendication est plus que jamais vitale  face à la volonté de l'Elysée de créer des grands groupes multimédias internationaux (concept lancé lors des Etats
généraux de la presse écrite l'an dernier) pour réduire l'information à une marchandise.

Montreuil, le 6 juillet 2010

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