LE PCF EST BIEN L'EDITEUR DE LA MARSEILAISE
Cher Joseph S.,
Pour faire évoluer la Marseillaise dans le bon sens, et tout le monde s'accordera sur cette nécessité, il faut savoir d'où l'on part. Aujourd'hui, dire que le PCF n'est pas l'éditeur du journal, c'est ne rien connaître de la réalité du Canard. Ou vouloir la refouler. Le PCF est bien l'éditeur de La Marseillaise. Même s'il n'est représenté que par quelques noms lisibles dans l'ours. Même s'il n'investit pas d'argent dans l'entreprise depuis des lustres. Même s'il a fait le choix, il y a quelque 20 années, de donner toute sa confiance à l'actuelle direction de la Marseillaise et de lui laisser le soin de développer ce journal sous la houlette de Paul Biaggini, également membre du PCF.
A l'issue de la grève du 11 octobre, le comité de direction de La Marseillaise, qui rassemble essentiellement les secrétaires fédéraux PCF de notre zone de diffusion, s'était réuni pour discuter de la situation tourmentée de la Marseillaise. A l'issue de cette rencontre, un PV avait été rédigé (le 25 octobre) précisant que le comité de direction renouvelait sa confiance en la direction, tout en lui demandant d'améliorer les conditions de travail et de rémunération des salariés. Un an après, ce blog montre malheureusement où nous en sommes. Aucun effort n'a été entrepris pour rapprocher les salariés du niveau de leur convention collective. Aucun plan de développement des ventes n'a été enclenché. Les salariés qui partent à la retraite ne sont pas remplacés. Il y a toujours des endroits, comme à Manosque,où des journalistes doivent tenir leur agence tout seul. La direction refuse désormais de rembourser la carte presse sport des rédacteurs et des photographes qui doivent couvrir l'actualité sportive. Et beaucoup de journalistes rêvent de quitter nos murs sans espoir. S'ils sautent le pas, ils passeront par la case prud'hommes pour faire valoir les droits que la direction de la Marseillaise leur a refusé jusqu'ici.
On croit cauchemarder, mais c'est la réalité. Une réalité que le PCF ne peut plus ignorer et doit contribuer à transformer de plein élan. Comme les salariés et comme la direction de La Marseillaise. Que cette dernière change ou pas, dans les prochaines semaines. Parce que ce qui est déterminant, c'est le nouveau contrat social qui doit être conclu entre les salariés de la Marseillaise et leur direction. Et en ce sens, je suis d'accord avec toi quand tu dis que le rédacteur en chef doit être élu par la rédaction (je rajouterai juste à cela que la direction de notre journal devrait l'être aussi). Je suis aussi d'accord avec toi pour dire que les journalistes doivent avoir plus de poids dans l'entreprise en étant par exemple représentés par l'intermédiaire du SNJ-CGT La Marseillaise et de la Société des rédacteurs au conseil d'administration de La Marseillaise. C'est d'ailleurs l'une des mesures à prendre sur laquelle il y avait consensus entre le syndicat et le directeur général à l'issue de la grève. Mais force est de constater que la structure de l'entreprise n'a pas plus bougé que les salaires ou les conditions de travail, depuis un an...
Là où je ne te suis donc pas Joseph S., c'est quand tu veux effacer le rôle du PCF (alors que notre direction est mandatée par le PCF). Je ne te suis pas plus quand tu exonères la direction de toutes ses responsabilités. Car si elle a pu faire des bonnes choses durant sa gouvernance, elle en a aussi faites des nuisibles, comme ne pas prendre en compte le secteur du développement des ventes et la montée des revendications légitimes des salariés. Ou licencier un salarié de la Marseillaise qui n'avait pas d'autre choix que de saisir les prud'hommes pour envisager l'avenir. Pour faire évoluer la Marseillaise dans le bon sens, il faut bien savoir d'où l'on part.
Nicolas