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Un Canard plein d'envie !
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1 décembre 2008

DIABOLISATION STERILE !

Doigt_accusateurNous exprimons un grand merci à tous nos soutiens pour leur marque de solidarité. Nous avons la faiblesse de croire que la volonté conjuguée des lecteurs et des journalistes parviendra à assurer l’avenir du journal et à convaincre nos dirigeants de gauche, de ne plus déroger au droit du travail.

Pour l’heure, portée syndicalement par certains membres de la Filpact-CGT, la voix de la direction, nous  invite à laver notre linge sale en famille. « Le blog met en jeu la vie de l’entreprise, nous sommes inquiets pour notre emploi et notre avenir… ». C’est en ces termes que l’élu au CE André Picca à ouvert l’AG des personnels convoquée par ces tenants d’un syndicat-maison. Un peu l’appel du berger pour que le troupeau baisse bien la tête en passant le petit portail et surtout qu’il ne prête pas trop l’oreille aux revendications légitimes et aux soutiens extérieurs.

Cela fait bien longtemps que l’on lave son linge sale en famille à la Marseillaise, sans que rien ne change pour les salariés. C’est la situation sociale de l’entreprise qui fait tâche. Une situation qui se doit aujourd’hui d’évoluer. Simplement parce que les lignes ont bougé. Au-delà des belles figures de rhétorique employées par la direction et ses portes voix, on sent bien, en interne (et pas seulement chez les journalistes), que la prise de conscience fait son chemin.

A ce titre, la création du blog s’avère une fenêtre utile. L’une de ses principales vertus est de nous sortir du monde clos de cette entreprise où, si on écoute le discours des chefs, rien n’est comme ailleurs et ne le sera jamais.

Évidemment, lorsque l’on se situe en dehors de l’Etat de droit, tous les particularismes sont possibles. D’ailleurs sur le fond, la direction considère que tout va bien. Vue d’en haut, en maintenant l’existant, on parvient toujours plus ou moins à retomber sur ses pattes. Ce n’est que face aux revendications des salariés sur le dos desquels repose cet équilibre que le danger paraît.

L’heure est donc à la contre-offensive. Nos demandes légitimes seraient le chemin qui mène au plan social et à la fermeture du journal. Sur les postulats de la météorologie publicitaire et de l’impossible changement, notre démarche syndicale est constamment diabolisée.

Depuis la victoire du SNJ-CGT aux élections professionnelles, on ne compte plus les poussés de fièvre populistes, démagogiques et rétrogrades qui nous désignent comme des irresponsables menaçant l’emploi de 250 familles. Arguments fallacieux qui masquent un total immobilisme, car rien n’a été entrepris en terme d’avancée sociale concrète.

La dernière tentative dans ce sens est venue des élus Filpac-CGT au CE qui ont organisé une AG des personnels à Marseille le 24 novembre dernier pour dresser un véritable réquisitoire. Une action téléguidée, dont le discours est à la virgule près, identique à celui de la direction.

Tentative véritablement surréaliste, quand des représentants syndicaux en arrivent à faire culpabiliser les employés de percevoir leur salaire. Tentative ajoutant à la confusion des esprits, quand les démagogues exploitent la peur des salariés de se retrouver au chômage. Cela est d’autant plus inacceptable, que ce discours indigne trouve sa plus large audience auprès de salariés sous-payés depuis des décennies, auxquels on n’a jamais offert de perspective professionnelle, ni de possibilité d’améliorer leur qualification. Tentative vaine au final, parce qu’elle oublie de prendre en compte les réels besoins de ceux qui les mandatent, ouvriers, employés, et cadres.

Tous les personnels peuvent, s’ils le souhaitent, apporter leur contribution dans cet espace d’expression.

« Vous sciez la branche sur laquelle vous vous trouvez, (…) le rapport financier souligne la faiblesse de notre valeur ajoutée, (…) la masse salariale plombe déjà la marge de manœuvre de l’entreprise et vous demandez une augmentation des salaires. (…) Il faut immédiatement arrêter votre blog qui fait passer la direction pour des incapables (…). C’est un problème de communication qu’il faut résoudre entre nous (…). Vous voulez que l’on mette la clé sous la porte (…). Ce qui se trouve sur le blog n’est pas bon pour le commerce… » (sic!), le représentant au CE du Filpact CGT, Marc Grillon, n’a pas économisé sa salive lors de cette AG !

Et pourtant, nous ne pouvons renoncer, comme on nous le demande, à l’application du code du travail. C’est un point incontournable des négociations, un point de rupture avec une équipe dirigeante, qui regarde les choses avec les yeux d’hier.

Nous ne pouvons renoncer à une augmentation concrète sur la fiche de paie, que le trop long blocage des salaires justifie.

Nous appelons nos lecteurs et, plus largement, le peuple de gauche, à nous soutenir dans nos revendications, mais aussi à nous faire part de ses attentes en terme de contenu

Nous ne pouvons renoncer, enfin, à la fenêtre que représente ce blog et appelons nos lecteurs et, plus largement, le peuple de gauche, à nous soutenir dans nos revendications, mais aussi à nous faire part de ses attentes en terme de contenu. Un contenu sur lequel la politique de gestion menée n’est pas sans incidence. Vos réflexions, remarques, critiques et vos attentes, nous intéressent autant que la solidarité dont vous faites preuve.

Après l’échange épistolaire entre la direction et les représentants du SNJ-CGT, la balle est toujours dans le camp de la direction qui a bouclé le budget 2009 en ignorant superbement les revendications sociales des journalistes, comme toutes propositions concrètes pour adapter le mode de gestion de l’entreprise aux défis qu’elle doit relever. La voie de la coopération que nous soutenons passe par l’engagement sincère et écrit de la direction stipulant que l’application du droit sera un engagement prioritaire. Elle n’a toujours pas été saisie.

Il y a pourtant urgence.


Jean-Marie Dinh, élu SNJ-CGT au CE
et Nicolas Ethève, secrétaire général du SNJ-CGT la Marseillaise

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Commentaires
H
On sait que dans un rapport de force syndicat/patron, le choix de soutenir tacitement les thèses de la direction peut individuellement s’avérer payant pour le salarié, du moins le pense-t-il. Mais mettons de côté cette hypothèse en créditant le questionnement de Bianca de sincère.<br /> <br /> Ce commentaire s’avère captivant dans le discours parce qu’il est très symptomatique et peut permettre de faire avancer la réflexion, notamment sur la manière dont certains journalistes perçoivent le rapport de force actuel. <br /> <br /> Sur la forme, le titre est interrogatif : « Sur quelle planète ? ». Il invite à penser que les revendications syndicales sont déconnectées du réel et s’appuieraient, sans fondement, sur des slogans comme « les patrons voyous » ou « les parachutes dorés », alors que le syndicat n’a jamais usé de ce vocabulaire qui ne reflète aucunement les critiques qu’il a pu adresser à la direction.<br /> <br /> Cette introduction permet de poser une des phrases clés de l’intervention : « Soyons sérieux, un peu de lucidité économique et humaine ». Formidable retournement de la dialectique, car objectivement c’est bien à la direction que cette injonction se pose aujourd’hui. Comme du reste le conseil final que Bianca nous donne : « savoir négocier il le faut ! ». <br /> <br /> Bianca devrait se pencher sur les multiples demandes et propositions syndicales portées auprès de la direction depuis trois ans. Et les reporter aux actes concrets de la direction. En trois ans, celle-ci n’a consenti qu’à une augmentation des défraiements kilométriques qui sont passés de 0,25 cent du Km à 0,27 cent pour une voiture de 6ch à 7ch, soit le prix légal correspondant à un scooter 50 ct. On imagine l’ardeur avec laquelle elle répondra aux revendications salariales, si comme le propose Bianca, les salariés baissent la garde.<br /> <br /> Vient ensuite un argumentaire bien senti invitant les journalistes à rester au pain sec en se satisfaisant de leur statut (non reconnu par leur entreprise) pour jouir aveuglément de leur reconnaissance sociale. On touche là au pathologique. Accepter les déviances et subir, ne plus se battre, parler de ce qui ne va pas entre-nous, se plaindre sans agir, propose Bianca. Et elle ajoute à l’attention des journalistes (plus à certains qu’à d’autres si l’on objective les possibilités) qu’ils peuvent toujours mettre du beurre dans leurs épinards en bossant ailleurs. En somme, notre entreprise ne serait rien d’autre qu’une possibilité d’inscription sociale désespérée. <br /> <br /> Il est certain que nos lecteurs attendent autre chose de nous. Les questions que soulève la démarche syndicale collective * les concernent, notamment parce que le type d’implication des journalistes rejaillit sur le contenu. Comme le souligne à juste titre Bianca, les revendications salariales doivent s’inscrire dans la réalité financière de l’entreprise. Et le système de gestion actuel de l’entreprise doit évoluer pour y répondre.<br /> <br /> H Bobard<br /> <br /> (*) Lorsque Bianca s’interroge, elle s’adresse, comme le directeur général, à deux responsables syndicaux et ignore par ce simple fait, les salariés qu’ils représentent.
B
Celle des patrons voyous ? De ceux qui, non contents d'avoir fait des fautes de gestion, s'en tirent finalement avec des parachutes dorés ?<br /> Soyons sérieux. Un peu de lucidité économique. Et humaine.<br /> Même si la soupe est plutôt maigre, La Marseillaise permet néanmoins d'avoir un statut de journaliste, une reconnaissance sociale et des avantages fiscaux. Et même pour certains, de rebondir ailleurs... C'est sûr, je ne parle que des rédacteurs. Pour les autres, je pense sincèrement que nous souffrons évidemment TOUS du problème de pouvoir d'achat.<br /> Pour autant, il me semble que le "trop" sur la seule et unique revendication des salaires tue le "trop". D'ailleurs, une question se pose à moi : les deux représentants du SNJ-CGT tiennent-ils compte de l'ensemble de la masse salariale nécessaire au fonctionnement de l'entreprise ?<br /> Pour l'heure, et dans un contexte éprouvant pour l'ensemble des salariés du journal, soutenir qui ? Dans quel but ? <br /> Je continue à revendiquer le débat plutôt que l'affrontement frontal.<br /> Savoir négocier, il le faut : "Pour un canard plein d'envies".
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